De ses débuts à Tahoe à ses débuts chez Sims Snowboards, il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps. Certes, il était aisé d’être sponsorisé à l’époque, tant il y avait peu de candidats pour ce sport naissant. Mais d’un autre côté, sa facilité et son style ont déjà à l’époque marqué les esprits. Au passage, il garda son sponsor principal toute sa carrière, un sacré signe de respect mutuel! Noah fut d’ailleurs l’un des riders les plus touchés et les plus reconnaissants lorsque Tom Sims s’est éteint en 2012. Le pro model Salasnek avec les trucks sous la semelle reste l’un des plus beaux bijoux du snow à l’heure actuelle, et vaut son pesant de cacahuètes…
Mais un événement encore plus important qu’un sponsor allait arriver: l’amitié de Noah avec Mike ‘Mack Dawg’ McEntire. Ils s’étaient rencontré alors que ‘Mouse’ filmait quelques projets vidéos pour H-Street, et le vidéaste avait déjà un œil très critique sur le freestyle à l’époque, lui reprochant d’un peu tourner en rond. “Au début du snow, personne ne se souciait du style, c’était une sorte de défouloir pour skateurs ou de sympathique nouveauté pour ceux qui n’avaient jamais eu la patience de se mettre au ski” lace-t-il, acerbe. “Et puis quelques individus ont commencé à s’y intéresser, comme Terry Kidwell ou Craig Kelly. La plupart des autres étaient en fait assez mauvais, comparé à ce que je filmais en skate avec Matt Hensley et Noah, alors tu vois un peu la révolution quand Salasnek est arrivé dans ce bordel!”
“Sans Noah Salasnek, il n’y aurait sans doute pas eu de films Mack Dawg dans le snowboard. Difficile à imaginer!”
C’est d’ailleurs Salasnek qui demanda formellement à McEntire de filmer sa part dans Hokus Pokus. “En fait j’ai commencé le snow avec Noah, et j’ai adoré. Lui et Roach ont rapidement fait des trucs étonnants, et surtout esthétiques, du niveau de ce qu’ils faisaient en skate. Alors ça m’a donné définitivement envie de shooter du snow.” En d’autres termes, sans Noah Salasnek, il n’y aurait sans doute pas eu de films Mack Dawg dans le snowboard. Difficile à imaginer!

Ses premières apparitions dans les vidéos MDP, comme New Kids on the Twock ou Pocahontas marquèrent un tournant brutal dans ce qui se faisait à l’époque. D’un seul coup, tout était nouveau: les tricks, les attitudes, les tweaks, les looks! Avec ses cheveux décolorés et son mini-bouc, Salasnek “bonkait tout sur son passage et faisait des butters comme personne” se souvient JP Walker. Noah s’est ensuite concentré sur les rotations. Les tournicotis dégueulasses qu’on voyait régulièrement à l’époque (il faut bien le dire) sont devenus plus smooth et plus esthétiques. Grâce à cette attitude qui consistait à toujours avoir à l’esprit le mot ‘freestyle’, qui était pour lui l’opposé du mot ‘déplacement’. Un skieur se déplace sur ses skis, d’un point A à un point B. Un snowboarder ne se déplace pas pour se déplacer, il fait des tricks. Voilà sa conception. “Les gens pensent que l’on naît avec du style. C’est faux, j’ai beaucoup travaillé le mien” précisait Noah dans une interview. Comme quoi, le travail peu amener à un style d’une fluidité qui fait même oublier ce travail, justement.
Dans les faits, Noah est ce que l’on appelle en anglais ‘influencial rider’, tant il a imprimé sa marque sur le snow. Son focus constant sur les tricks rendait ses parts si attrayantes. Et même entre deux tricks, il jouait encore sur les transitions. Et ça aussi, c’était nouveau. Tout comme le quasi désintérêt pour les contests. Seule la pelloche comptait, finalement. Une attitude que beaucoup aimeraient pouvoir copier encore aujourd’hui. Noah a pourtant gagné pas mal de contests, mais c’est parce qu’il gagnait souvent! Disons que les contests avaient leur place dans sa vie, mais une assez réduite.
Lorsque Mike Hatchet et son frère Dave ont lancé Standard Films et ont commencé à bosser sur TB2: A New Way of Thinking, en 1992, leur but était tout aussi ambitieux: “on veut faire les meilleur film de snow jamais fait”. Du coup, ils ont pris les meilleurs du monde pour faire le job. Et bien sûr, Noah Salasnek était de la partie.
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